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Campagne du Soldat François MEILHAC

100éme Régiment d'Infanterie






François MEILHAC est appelé à l'activité le 8 octobre 1913 et arrive au 100ème Régiment d'Infanterie caserné à Tulle (Corrèze) comme 2ème classe. C'est dans cette ville de garnison que sont produits les fusils Lebel, stars des tranchées .


Le 100ème Régiment d'Infanterie quitte le 8 août 1914 la garnison de Tulle, le transport se fait par voie ferrée en 3 détachements. Le 1er élément de transport quitte Tulle à 8h58, le 2ème élément de transport quitte Tulle à 11h18 et le 3ème élément de transport quitte Tulle à 19h39. Ces détachements sont dirigés vers la gare régulatrice de Troyes St Julien.

Le régiment au complet débarque, après un voyage qui n'a duré que deux jours et sans aucun accroc, aux environs de Sivry-sur-Ante, en Argonne.



La Bataille des Frontières.



Pendant dix jours, c'est la marche manœuvre ; on ne se croirait pas en guerre malgré le grondement du canon. Il est entendu pour la première fois vers Varennes, et pendant un moment la colonne devient muette, chacun se recueillant, chacun se préparant.


Du 14 au 15 août 1914 tout le Régiment cantonne à Charpentry, cantonnement qu'il quitte le 15 août à 4h35. Il arrive à Romagne-sous-Montfaucon à 9h après une étape de 10 km. Le 16 août il prolonge son mouvement sur Laneuville Luzy où il cantonne après une étape de 27 kilomètres. Le 17 août le Régiment reçoit l'ordre de se porter sur la rive droite de la Meuse. Il cantonne à Malandry (étape de 10 km depuis Luzy). Le 20 août le 2ème Bataillon fait établir sur la Chiers une passerelle avec des charrettes lorraines réquisitionnées.

Le 20 août 1914 le régiment quitte Villy à 22h et se rend à Florenville. Jusqu'au 21 août, le régiment traverse les Ardennes. La vie est bonne, les étapes courtes, les cantonnements convenables. Dans la nuit du 20 au 21, la frontière de Belgique est franchie ; la guerre commence.


Du 21 au 23 août 1914 le 100ème RI de Tulle participe à la bataille des frontières dans l'Ardenne Belge. Le combat d'Izel, le 21 août est particulièrement meurtrier.

Un détachement reçoit mission d'occuper et d'interdire à l'ennemi la clairière de Florenville. Le détachement, prend ses dispositions de combat; vers midi, l'ennemi attaque. Les pertes sont sévères : un officier tué, trois autres officiers blessés et, pour la troupe, 48 tués, 146 blessés et 6 disparus.

Le 22 août 1914, marche générale vers le nord; on lit dans l'ordre « Attaquer l'ennemi partout où on le rencontrera ». A Straimont, premier coup de fusil, l'ennemi recule en défendant le terrain pied à pied. Le 3ème bataillon subit stoïquement un tir réglé de "77" allemand, en traversant la crête au Nord-Est de Nevraumont. Il bivouaque sur le champ de bataille.

A 6 h le régiment prend position sur la croupe à l'est de Saint-Médard. L'artillerie lourde allemande ouvre pour la première fois le feu sur nos lignes. Le 23 août 1914 à 3h30, l'ordre de se replier immédiatement sur Saint Médard est donné.



La grande Retraite.



Pendant 13 jours, Le 100ème RI effectue une retraite de plus de 200 kilomètres vers le sud qui le ramène dans la Marne. Poursuivi par les armées allemandes, il est obligé de livrer de durs combats dans les Ardennes.

Le 23 août la retraite s'effectue en une seule colonne sur Florenville. Prise d'une position défensive au sud de La Semoy. A 17h départ pour Mogues ou le régiment arrive à 19h et cantonne. Pertes des 22 et 23 août : 57 hommes blessés, 14 disparus. Le 24 août 1914 a lieu le combat des Deux-Villes. Journée fatigante. Mise en état de défense de la cote 302, au nord-est des Deux-Villes, puis organisation d'une position à l'arrière, retour sur les premiers emplacements, double charge à la baïonnette. On bivouaque sur les positions. Les pertes sont assez fortes : 44 disparus, 153 blessés. Le 25 août 1914, la retraite continue. Un moment de résistance au Calvaire de Vaur et marche pénible, par la chaleur, pour atteindre le pont de Pouilly et cantonner à Létanne. Le colonel appelle l'attention du commandant sur l'état de fatigue du régiment qui a été engagé 4 jours consécutifs et qui n'a reçu aucun vivre depuis 3 jours.

Le 26 août 1914, le Régiment part sur Yoncq. Le 27, il s'organise défensivement ; le soir, il se porte sur Flaba ; le village n'étant pas occupé, il bivouaque, prêt à attaquer sur Raucourt.

Le lendemain matin, la brigade se forme face à son objectif, puis brusque contre-ordre et marche en terrain découvert sur Yoncq. Six à huit mille hommes sont sous la surveillance d'un avion boche qui arrose copieusement de 77. Les hommes, comme à la manœuvre, voyant les éclatements trop élevés et ne souffrant pas de ce feu, marchent dans un ordre admirable. Le régiment attaque sur Yoncq. L'attaque est reçue par des mitrailleurs allemands parfaitement dissimulés. Il faut battre en retraite. Elle se fait d'un coup jusqu'à Stonne où le régiment se reconstitue et se repose. Les pertes avaient été grandes. Un lieutenant tué, 2 capitaines blessés mortellement, 4 lieutenants blessés, 11 hommes tués et 254 blessés; et, en outre, 1 officier et 247 disparus. Cette énorme proportion de disparus s'explique par le fait que le combat eut lieu sous bois ou dans des ravins et que bien des hommes ont dû être tués sans qu'au moment de la retraite leurs camarades puissent les amener ou les retrouver. La retraite s'opère par échelons sur la Besace et Stonne, où le Régiment fait un repos. Le Régiment va cantonner à Sy.






Le soldat MEILHAC François est porté disparu le 28 août 1914 au combat de la Besace (Ardennes).

L'avis officiel de disparition est daté au 3 janvier 1915.

Il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre étoile de bronze à titre posthume.